juin 1093.                              4-7
J'assis ayant reconnu, à l'air de ceux de l'assemblée, que les François avoient aversion pour la domination des femmes, a adouci la premiere proposition, cn ajou­tant que le roi Catholique marieroit l'infante à l'ar­chiduc Ernest, prince catholique, et qui est du sang françois par sa mere. L'assemblée n'a rien repondu à cette modification ; mais à l'air des assistans on a au­guré qu'elle ne plaît pas plus que la premiere.
L'archevêque de Lyon a proposé ensuite de faire réponse aux royalistes qui s'étoient retirez de Surene; et que si on la refusoit, ce seroit avouer qu'on a été vaincu. U a été arrêté que cette réponse seroit faite au plutôt, et qu'on en donneroit avis aux royalistes.
[juin.] Le samedi 5 juin, veille de la Pentecoste 1693, les députés s'assemblèrent à la Roquette, où M. de Lion, tout malade qu'il estoit, se fist porter. Bruits grands à Paris de paix, ou pour le moins d'une treufve.
Ce jour, le doyen Seguier traicta en son logis à Pa­ris madame la mareschale de Rets. Le disner lui cousta trente escus et demi. Dont il fust calomnié par les Seize, desquels il seplaingnit au duc de Maienne, qu'on disoit avoir les aureilles si rebatues de telles plaintes, qu'il ne s'en faisoit que mocquer.
Ce jour il fist si froid, et le lendemain pareillement, qu'il sembloit que l'hiver fust de retour.
Le dimanche 6 juin, jour de la Pentecoste, Bou­cher prescha à Saint-André, où se trouverent le duc de Maienne et madame de Nemoux sa mere. Et en leur presence déclama fort et ferme contre la paix et la treufve, qu'il estoit bruit par tout qu'on alloit faire; dit que nostre cour estoit la cour du roi Petaut, où 46.                                                       27
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